Une feuille de route ayant fait l’objet d’un accord entre Kinshasa et Kigali stipule entre autres, que « toute exploitation des ressources naturelles doit se faire dans le strict respect de la souveraineté des Etats ».
Un accord de cessez-le-feu a été conclu, lors d’un sommet tenu le mercredi 6 juillet en Angola, entre le président rwandais Paul Kagame et son homologue congolais Félix Tshisekedi, après une résurgence des hostilités entre les deux pays.
« J’ai le plaisir d’annoncer que nous avons obtenu des résultats positifs (…) dans la mesure où nous nous sommes mis d’accord sur un cessez-le-feu, entre autres mesures », a déclaré le président angolais, João Lourenço, médiateur du conflit mandaté par l’Union africaine (UA)
M. Lourenço a également annoncé que le Rwanda et la RDC ont convenu de « réactiver leur commission mixte bilatérale ».
« Il y a eu une parfaite compréhension entre nous, chefs d’Etat, qui a conduit au résultat que je viens d’annoncer », s’est-il félicité, sans fournir des détails sur les modalités du cessez-le- feu.
La présidence congolaise a quant à elle, indiqué sur Twitter que le sommet tripartite RDC-Rwanda-Angola a décidé d’un « processus de désescalade », indiquant que cet objectif sera atteint « graduellement via une feuille de route dite de Luanda axée sur la relance de la commission mixte RDC-Rwanda qui ne s’était plus réunie depuis plusieurs années ».
https://twitter.com/Presidence_RDC/status/1544710241866194944
Cette commission mixte devrait tenir sa première rencontre le mardi 12 juillet à Luanda, capitale de l’Angola, selon la même source.
Retrait sans condition du M23 de ses positions en RDC
La présidence angolaise a également précisé que la feuille de route évoque « une volonté de normalisation des relations diplomatiques entre Kinshasa et Kigali », et stipule que « toute exploitation des ressources naturelles doit se faire dans le strict respect de la souveraineté des Etats ». Elle prévoit aussi la « cessation immédiate des hostilités ».
La résurgence des tensions entre le Rwanda et la RDC est due au regain d’activisme violent du groupe rebelle M23 (Mouvement du 23 mars), une milice armée formée par des Tutsis de la RDC. Kinshasa accuse son voisin d’appuyer ces rebelles qui se sont emparés récemment de la ville de Bunagana, située dans la partie Est de son territoire. Kigali qui a rejeté tout soutien aux rebelles du M23 a plutôt accusé son voisin de soutenir les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe rebelle rwandais installé dans l’Est de la RDC.
Kigali et Kinshasa entretiennent des relations tendues depuis l’arrivée massive dans l’Est de la RDC des réfugiés hutus rwandais accusés d’avoir massacré des Tutsis en 1994.
La récente montée des tensions à la frontière entre les deux pays intervient après une opération militaire conjointe menée par la RDC et l’Ouganda, un autre pays avec lequel Kigali entretient des relations houleuses.
Des rapports d’un groupe d’experts de l’ONU et de plusieurs ONG font état d’un vaste trafic illégal de minerais de la RDC, dont l’étain, le coltan et le tungstène, vers des pays voisins, notamment le Rwanda et l’Ouganda. Ce trafic constitue l’une des principales sources de financement des groupes armés installés dans l’Est de la RDC.