
Depuis quelques semaines, la compagnie Gabon Port Management filiale du groupe japonais Mitsui dénonce une prétendue violation des termes de la Convention de concession qui la lie à l’État. GPM reproche à l’Oprag d’avoir accordé une autorisation de pilotage dans des zones hors concernées par la concession à une entreprise privée de droit gabonais. Un dossier qui ne devrait pas susciter autant réactions au regard d’une part de la conformité des termes de l’autorisation de pilotage, et de l’environnement actuel des Ports du Gabon.
Dans ses missions régaliennes, l’Office des Ports et Rades du Gabon (Oprag), joue le rôle de police portuaire, la régularisation et la délivrance des autorisations nécessaires à l’exercice des activités portuaires et professions maritimes. C’est dans ce cadre qu’il a toujours délivré les autorisations aux entreprises pour des activités connexes du port.
La dernière autorisation de pilotage délivrée par l’actuelle Directeur général semble ne pas être du goût de Gabon Port Management (GPM) qui a signé depuis 2008, une Convention de concession avec l’État qui court jusqu’en 2030. Raison évoquée , le non-respect des terrmes de la Convention. Pour GPM, une mission amputée de l’activité de pilotage des navires qui a été cédée à monsieur Yala, ancien employé de GPM.
Selon nos investigations, les prédécesseurs de l’actuel Directeur général de l’Oprag ont toujours délivré en des termes plus liberticides, des autorisations pour la même activité à des entreprises non affiliées à GPM sans que cela ne soit dénoncé par qui que ce soit. En 2019, et précisément le 29 mai, une autorisation a été accordée au Cabinet Gabonais d’Expertise Maritime et Environnementale, pour “ exercice de pilotage dans les zones sous juridiction de l’Oprag« . GPM n’a pas levé le moindre petit doigt pour protester contre cette autorisation qui menaçait pour autant ses activités.
Dans l’autorisation querellée, il est bien mentionné que “ l’activitéde pilotage maritime s’exerce hors des zones concédées conformément aux textes en vigueur”. De deux hypothèses, une ou l’autre peut amener Gabon Port Management à sortir de ses gongs. La première, si l’entreprise ayant reçu l’autorisation de pilotage a exercé ses activités dans les zones concédées, et là c’est elle qui devrait être poursuivie pour non-respect de l’autorisation accordée. La deuxième, que toute la zone maritime reste le domaine concédé à Gabkn Port Management. Là encore , il ressort que de nombreux opérateurs économiques aussi bien nationaux qu’internationaux, investissent dans les différents ports du Gabon. C’est le cas de GSEZ avec la construction du nouveau port, et le Owendo Terminal Containers (OCT) qui est en conconcurence ouverte avec GPM.
A l’analyse des faits, les gesticulations actuelles de GPM ont un autre objectif. Cacher ses manquements contractuels. En effet, selon un témoin de la signature de cette Convention de concession, “Gabon Port Management, depuis 2008 n’a pas honoré ses engagements contenus dans le cahier de charges. Aucun investissement à la hauteur de ses bénéfices, aucun plan de développement des ports. Ce qui est plus triste dans cette affaire, c’est que les actionnaires qui sont Gabonais cautionnent cet état de choses”, s’est il indigné.

L’autorisation accordée à l’entreprise Sotrasmar Sarl, n’empêche donc pas Gabon Port Management de bien remplir ses missions. Puisque l’activité de pilotage accordée s’effectue hors des zones concédées. Vouloir mettre aussi en avant le fait que le promoteur de Sotrasmar soit un ancien pilote de GPM tombe aussi sous le sens. Car rien ne l’interdit. Gabon Port Management voudrait tout simplement masquer son incapacité à tenir ses engagements, en attendant la fin de la Concession.
Eyo Dia Salif.